En quelques années, les moyens d’information télévisuels, la téléphonie et l’informatique en général se sont modernisés et ont connu un développement exponentiel.  Mais face à l’immobilisme des autorités qui n’ont pas pris à leurs justes mesures ces bouleversements technologiques afin de légiférer et de prendre toutes les mesures nécessaires pour les rendre applicables en Algérie. La nature ayant horreur du vide, de nouvelles entreprises de télévision de droit privé captées par voie satellitaire sont  apparues dans l’audiovisuel algérien. Ces nouvelles chaines de télévision ont modifié notre vie quotidienne alors que nous étions habitués à la vision monolithique de  » El yatima » (la chaine de télévision nationale).

Ces chaines ont, certes un nom algérien  et du personnel local. Leur programmes traitent de sujets propres à notre société et l’arabe dialectal est le plus souvent utilisé. Toutefois, ces chaines satellitaires ne sont pas de droit algérien et n’ont pas d’existence légale en Algérie !

Leur statut n’est pas établi par une étude notariale algérienne et encore moins déposé devant les autorités administratives.

Ces chaines de télévision ne bénéficient que d’une autorisation permettant la création d’un bureau de représentation qui leur donne la possibilité de recruter du personnel, d’avoir un studio technique et  des relations commerciales avec des annonceurs publicitaires.

Elles ont été crées, pour certaines, en Angleterre et pour d’autres,  en Jordanie, au Liban ou dans des États du Golfe Arabe. Elles louent un créneau de diffusion sur un satellite par le biais d’un « provider » sur la base d’un loyer annuel de plusieurs milliers d’Euros ( environs 200 000 euros).

Elles ne sont connues officiellement des autorités administratives algériennes que par le biais d’un  seul nom d’associé de nationalité algérienne. C’est ainsi que nous ne connaissons  pas les autres individus qui,  légalement, devraient apparaitre dans les statuts de création (cela peut être des individus, un parti politique, une association algérienne ou étrangère, ou encore des ressortissants de ces pays ?) Et encore moins leur but ou leur cahier de charges.

C’est le flou total !

Pour certaines d’entre-elles, les contenus de leurs programmes sont finalisés à l’étranger et pour d’autres, diffusées par satellite et reçues sur nos téléviseurs sans aucun contrôle ni sanctions possibles  si ce n’est  à posteriori par un contrôle administratif  et un éventuel retrait d’autorisation d’activité accordée  à leur représentation en Algérie.

Certaines chaines ont leur régie finale et leur directeur de publication à l’étranger alors que d’autres sont  basés en Algérie et  que d’autres encore par simplification et facilité, ont purement et simplement sous-traité la fabrication et la réalisation de leur journal d’information télévisé avec une société de communication  rémunérée à façon.

Dernièrement, l’une de ces nouvelles chaines de télévision a cru pouvoir s’accaparer de la conscience du peuple et devenir détentrice d’un pouvoir moral jusqu’à délivrer un avis péremptoire  sur le mode de vie des citoyens et plus particulièrement de celui de la Femme Algérienne. Jetant ainsi l’anathème sans avoir au préalable mené une étude sociétale documentée.

C’est  ainsi que, suite à la diffusion par Ennahar Tv d’un reportage « d’investigation » relatif au mode de vie de certaines étudiantes au sein de cités universitaires,  le Net algérien s’est enflammé, des étudiantes ont manifesté  devant la représentation de cette chaine de télévision et ont demandé  un droit de réponse.

La direction des œuvres universitaires a alors décidé  de déposer plainte, le Ministre de l’enseignement supérieur a quant à lui, fait une déclaration officielle et les spécialistes du droit et plus précisément, des délits de presse, ont été interrogés sur la question.

avant d’introduire une action judiciaire  il serait souhaitable que les conseillers juridiques des œuvres universitaires  ou du cabinet du ministre prennent la mesure de la complexité juridique de ces entités «  off- shore »  car il est facile de déposer plainte  pour les dépassements constatés, mais il est encore plus difficile  d’arriver à une condamnation et surtout à la faire exécuter à l’étranger si ce n’est d’utiliser la sanction administrative.

Compétence de juridiction

Il faut toutefois reconnaitre que face à l’internationalisation et à la mondialisation, beaucoup d’États ont légiféré et leurs appareils judiciaires, eu égard à l’application des principes du Droit International Privé, ont déclaré compétentes leurs juridictions pour connaitre des faits touchant à la diffamation et aux atteintes à la vie privée.  Et ce, même si les victimes n’y résident pas, tant que la réception satellitaire s’y fait à condition que les faits incriminés puissent nuire à une couche de population.

Il faut dire également que  les indemnités allouées condamnant l’entreprise poursuivie sont  suffisamment élevées pour éviter toute récidive.     

Aussi, par principe, il nous parait nécessaire de faire sanctionner, par les autorités responsables, tout dépassement de ces organes de presse basés à l’étranger et ce, d’une façon systématique, pour tout manquement à la déontologie et surtout aux atteintes à l’image et à la vie privée. Il faut les faire condamner à de lourds dédommagements au titre des préjudices subis car, le journaliste incriminé n’est qu’un employé qui ne peut rien dire ou faire à l’antenne sans l’aval préalable du rédacteur en chef et surtout  du directeur de publication. Ces actions systématiques  éviteront ainsi à l’avenir toute récidive et pourront garantir la protection individuelle des citoyens car, tout un chacun à droit à la protection de sa vie privé et à son image.

Si  la direction de cette chaine veut perdurer dans sa ligne éditoriale et son combat contre les vices cachés ,les maux sociaux  qui gangrènent  et qui pourrissent la société pourquoi n’utiliseraient-t-ils pas  leurs cameras cachées et leur méthode d’investigation pour lutter contre la corruption quotidienne, le marcher de l’alcool  importé par  milliers d’hectolitres en devises, déchargé et dédouané légalement dans nos ports, stocké dans des immenses hangars et distribué par camions dans les débits de boisson à travers tout le territoire national ou encore les revenus provenant des jeux d’argent Etc..

En fait, nous devons rechercher  le but souhaité  face à cette volonté de nuisance envers la femme algérienne,  sa vie privé et son droit à l’image.  N’y a-t-il pas  d’autres sujets d’investigation touchant aux préoccupations actuelles  de notre société et pourtant si nombreuses ?

Quel est le but recherché par ce reportage et les avis péremptoires touchant à la vie des femmes, Est-ce par but politique,  peut être ? Car il apparait clairement  à travers certaines émissions une volonté  systématique de discréditer la femme intellectuelle et  surtout de jeter l’anathème et l’opprobre  contre tout ce qui touche à la FEMME.            

 

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